LAPIS HODIE

Projet collaboratif entre les DNMADE Objet de Raymond Loewy et le Lycée des métiers du bâtiment de Felletin

Pierre à écraser, rouler, piler.

Comme si le design se jouait de l’ordre chronologique de l’histoire, on sort d’une période où les plastiques et les métaux étaient partout pour user d’une matière encore plus anciennement utilisée par l’homme : la pierre.

Riche d’outils en tous genres, la cuisine n’est pas que la pièce où on prépare les repas. Elle est un point de rende-vous pour chaque membre de la famille. Elle est un espace aux fonctions multiples, en perpétuel mouvement que les préoccupations contemporaines requestionnent en permanence.

Il s’agit ici d’exploiter un matériau multimillénaire afin de concevoir et réaliser des outils de cuisine en pierre. Ces objets, par le choix des  pierres et des effets de surfaces répondent à des besoins actuels déterminés au préalable.

Ils ont été réalisés grâce aux échanges de savoir-faire entre les étudiants en design d’objet de Raymond Loewy et les étudiants tailleurs de pierre du LMB de Felletin.

Cette expérience fut enrichissante pour l’ensemble des participants.

Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !

 

À l’instar de la Green Economie, le vieillissement de la population est une véritable « lame de fond » qui va impacter tous les secteurs : loisirs, transport, alimentation, sécurité, santé, domicile, habitat collectif, assurance, assistance téléphonie, internet, sport…etc.

Si on a longtemps circonscrit le secteur de la silver économie aux solutions de maintien à domicile de nos aînés, les acteurs s’emparent désormais de tous les aspects du quotidien pour maintenir le plus possible l’autonomie des séniors : sorties, activité physique, lien social, etc. La mobilité des séniors est un enjeu sociétal, elle est un enjeu primordial du bien-vieillir. En effet, permettre à une personne âgée de sortir en toute autonomie est essentiel. Cette activité lui permet d’avoir des relations sociales, de rester connectée avec le monde extérieur.

Rendre la ville « senior friendly », tel est l’un des défis liés au vieillissement de la population : transports, aménagements et mobilier urbain doivent s’adapter aux personnes de plus de 60 ans dont la mobilité peut être diminuée.

À cette situation s’associe un autre phénomène non négligeable. Les villes sont devenues des espaces de circulation. Ou bien, on s’attarde aux terrasses des cafés, ou dans d’autres lieux où il est possible de consommer, ou bien on circule. En effet, Malgré la piétonisation heureuse pour notre cible et progressive des centres urbains poussée par les enjeux touristico-financiers.

Pour éviter que certaines personnes renoncent à leur mobilité, pour leur permettre de rester actives dans leur environnement, il a été demandé à nos étudiants de réfléchir à une gamme de mobilier urbain. Plus qu’élaborés pour les seniors, ces dispositifs d’accompagnement à la mobilité sont pensés avec les seniors. En effet, même si leur fonction sera de faciliter la mobilité urbaine des plus âgés, ceux-ci participent à la vie urbaine en général. Permettre un temps de pause, certes, mais aussi d’offrir un temps de contemplation sur une vue, une place, sur des gens qui passent. De s’accorder le temps de discuter, de rencontrer autour d’un jeu de pétanque par exemple, etc.

 

Pour ce projet les étudiants ont bénéficié de l’expertise de nombreux acteurs du domaine.

ReSanté-Vous

Entreprise solidaire d’utilité sociale, ReSanté-Vous, développe des programmes favorisant l’épanouissement, le bien-être et la santé des personnes âgées.

Autonom’lab

Créé en 2010, Autonom’Lab est un groupement d’intérêt public dont la vocation est de répondre aux besoins de la personne âgée en créant les conditions favorables à l’émergence de bonnes pratiques.

CTM87

Ateliers de chaudronnerie-métallerie.

 

 

 

le jardin de Sâ

 

Projet né d’une collaboration entre étudiants de première année Design graphique et Design d’objet.

Il s’agit de la conception d’emballages pour des plantes médicinales et nutritives, cultivées par une association dans le village de Sâ au Burkina Faso.

 

Plusieurs plantes sont cultivées mais c’est essentiellement le moringa qui  est essentiel à l’alimentation des enfants dans ce village.

Les emballages ont pour premier but de rendre plus hygiénique le transport, la distribution et la vente des plantes séchées. Ils doivent être peu couteux à fabriquer et permettre une compréhension immédiate du contenu des paquets.

Les compétences de chacune des deux mentions, graphisme et objet, sont exploitées pour la réussite du projet.

 

Des tampons sont réalisés pour que des non professionnels puissent appliquer facilement les visuels sur les emballages.

 

D’autres portent leur choix sur une impression en sérigraphie.

 

Un soin particulier est apporté aux objets réalisés.

 

métamorphoses

Elle dit, et soudain sur la tête du prince s’élève un bois rameux, son cou s’allonge, ses oreilles se dressent en pointe, ses mains sont des pieds ; ses bras, des jambes effilées, et tout son corps se couvre d’une peau tachetée.

Voici comment Ovide décrit la métamorphose d’Actéon l’obligeant à fuir ses propres chiens devenus ses bourreaux.

Partant de ce récit, nous avons invité Tarja Tuupanen, créatrice de bijoux finlandaise, à accompagner les étudiants dans leur métamorphose créatrice pour un atelier de conception de bijoux sur le thème de la métamorphose.

Pendant cette semaine d’atelier, les échanges ont eu lieu en anglais créant une vraie complicité entre l’artiste intervenante et les étudiants, étonnés d’être aussi compétents.

Le résultat de ce workshop se décline par une série de pièces présentées ici.

 

 

Faire chanter le copeau

Ce projet de conception d’un élément mobile permettant de structurer un espace est issu d’un partenariat avec une entreprise de menuiserie située à Bessines-sur-Gartempes BT Menuiserie.

Des groupes issus de deux classes de troisième année de DNMADE espace et objet ont proposé des projets répondant à des besoins spécifiques pour renouveler les productions de cette entreprise qui veut agrandir son champ de création.

 

Après une phase de réflexion et de remise en question, des objets ont vu le jour.

 

 

 

 

… et des maquettes ont été réalisées …

… afin de valoriser  le bois à d’autres fins que comme source d’énergie ou de pâte à papier.

Chauffe Marcel, chauffe!

Il en était déjà question dans un précédent article, la société Maugein, dernier établissement français à  fabriquer et exporter dans le monde entier ses accordéons grâce à de multiples techniques issues de la tradition, s’est offert un cadeau d’anniversaire en collaborant avec les étudiants de 2e année dnmade objet et design de produits dans la création de la radio Maugein.

L’entreprise Maugein, dotée d’un personnel au savoir-faire d’excellence, reconnue entreprise du patrimoine vivant par l’État, souhaite profiter du déploiement prochain de la radio numérique terrestre (RNT ou DAB+) pour proposer, sur le marché haut de gamme, un objet de technologie avancée digne d’un 100e anniversaire.

Il s’agissait pour les étudiants d’imaginer un objet à la ligne résolument contemporaine mais témoignant des valeurs qui font l’image de la marque Maugein. Celle de tradition, de savoir-faire d’excellence, véhiculée par son histoire, les médias, les musiciens eux-même mais aussi celle, si singulière que les étudiants ont perçu le temps de la visite de l’entreprise.
Leur ambition était alors de dépoussiérer l’image « musette », de penser un objet séduisant, innovant et que l’on est fier de disposer chez soi à une époque paradoxale où l’heure est à la dématérialisation musicale et au retour en force du disque vinyle.

Peut-on faire du design avec n’importe quoi? Oui, mais pas avec n’importe qui.

Une semaine de surcyclage, up’cycling week

La société Broussaud, basée au sud de Limoges, est spécialisée dans la fabrication de chaussettes haut de gamme depuis prés de 3 générations. Labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), la petite entreprise familiale qui emploie une trentaine de salariés met son incomparable savoir-faire au service des plus grandes marques, Jean-Paul Gaultier, Stella McCartney et des plus grands pieds comme ceux de Stromae par exemple, en concevant la chaussette comme un accessoire de mode. Alexandra Broussaud, Directrice ce la société est une personne dynamique et éclairée à l’affût d’influences de tout type et sensible à l’existence de sites et sources créatives à-même de pouvoir nourrir son appétit culturel. Ses lectures, ses conversations l’ont amené à découvrir notre existence, nos projets, nos valeurs et ce que l’on pourrait qualifier comme notre espèce ce lecture contemporaine de l’époque mais en Limousin. Est-ce parce quelle ne peut se résoudre à voir détruire ce quelle sait être un matériau si noble ? Est-ce par une foi aveugle en la création ? Est-ce un dernier recours ? Est-ce pour le défi de confier à nos étudiants un objet si incongru qu’il prête parfois à sourire ? Est-ce un peu tout à la fois ? À vrai dire il s’agit là de l’hypothèse que l’on privilégie.
La société Broussaud met à notre disposition plus de 2 m3 de chaussettes. Il a s’agit pour nos étudiants, dans des groupes de travail métissés car composés d’étudiants issus des différents domaines de spécialité de l’établissement (matériau textile, objet, espace et graphisme), en usant de leurs origines, de leurs savoir faire et savoir-penser associés à leur discipline de spécialité, de questionner ce matériau, de le ré-inventer. De le considérer comme le point de départ du propos, comme le stimulus de tout un projet articulé autour d’un usage qu’ils ont eu à déterminer. Remettre ce matériau au début d’un cycle de création et enfin de production. Production unique chez eux pour un matériau qui n’aura pas réussi a être parfait chez Broussaud.

l’humain dans l’urbain

Les DNMADE Objet première année participent en 2019 au projet Trois écoles.

Petit rappel : ce projet rassemble trois établissements d’enseignement autour du matériau céramique. L’école d’ingénieurs de Limoges (ENSIL-ENSCI), le lycée du Mas Jambost de Limoges et le lycée Raymond Loewy de La Souterraine.

Autour de ce matériau, trois méthodes de travail se réunissent pour proposer des pièces originales et singulières, conçues et réalisées par des groupe mixtes regroupant au moins un étudiant de chaque établissement.

Le projet 2019-2020 est piloté par Boris Cappe, plasticien céramiste. Il questionne la présence de l’humain dans l’urbain.

Le plasticien Boris Cappe aide un élève à réaliser sa maquette.

Une première semaine de workshop a permis de trouver des idées pour répondre à la demande. Les étudiants ont travaillé en groupes et ont proposé trois solutions dont une seule a été validée. C’est celle-ci qui sera mise au point en deuxième semaine.

 

Durant la deuxième semaine d’atelier, chaque groupe d’étudiants développe l’idée retenue pour répondre au mieux à la sollicitation. Tout le monde participe. il s’agit de proposer à la fin de la semaine un dossier avec plans techniques et maquettes de principe. Cet atelier se déroule pendant une semaine dans les locaux du Mas Jambots. A chaque étape du projet, la forme de la proposition évolue sous les conseils de Boris.

 

Cette semaine de mise au point du concept s’est déroulée dans l’effervescence. Tout en se construisant, les maquettes ont fait grandement évoluer les projets. Chaque intervenant ajoutant son point de vue et ses savoir-faire.

Suite au prochain numéro…

 

Chauffe, Marcel, Chauffe !

En Corrèze, il y eu la famille Chirac mais il est aussi une petite ville qui possède des savoir-faire artisanaux singuliers : Tulle.

La manufacture d’accordéons Maugein qui fête cette année son centenaire reste le dernier établissement français à y fabriquer et exporter dans le monde entier ses accordéons grâce à de multiples techniques issues de la tradition.

L’entreprise Maugein dotée d’un personnel au savoir-faire d’excellence est reconnue entreprise du patrimoine vivant par l’État. L’histoire de l’entreprise Maugein le montre, la musique a toujours guidé leurs choix ; la musique et les musiciens. Marque reconnue depuis sa création, elle sert aujourd’hui tous les genres musicaux : la variété, le jazz, les musiques actuelles et les musiques du monde, …La réputation de Maugein et son rayonnement international lui permettent de participer à de nombreux salons d’envergure comme le salon Made In France de Paris ou la Design Week de Dubaï, mais même si depuis assez récemment le fameux “pianos à bretelles” s’est offert une image plus moderne, ce dernier apparaît encore mal comme une marque évidente d’innovation et aujourd’hui encore la marque Maugein est la référence « musette » à travers le monde. Maugein le sait, seul un objet de diversification lui permettra d’associer à son image des valeurs d’actualité, de pointe, d’innovation à associer à ses valeurs de tradition, d’excellence et de rareté
À ce propos, Maugein souhaite profiter du déploiement prochain de la radio numérique terrestre (RNT ou DAB+) pour s’offrir un cadeau d’anniversaire en collaborant désormais avec les étudiants de 2e année dnmade objet et design de produits dans la création de la radio Maugein. Un objet de technologie avancée

 

Cette radio sera entièrement fabriquée et assemblée à Tulles ainsi une visite attentive des ateliers a semblé indispensable aux étudiants tant elle leur a permis d’observer les compétences et maîtrises des artisans dans le travail de tous types d’essences de bois (ébénisterie et marqueterie), dans le travail du métal, de matériaux souples comme les cuirs, les tissus, les feutres, les cartons…, la peinture, les laques, les décors (dorures, inclusions, nacre,…).

Il s’agira pour les étudiants d’imaginer un objet à la ligne résolument contemporaine mais témoignant des valeurs qui font l’image de la marque Maugein. Celle de tradition, de savoir-faire d’excellence, véhiculée par son histoire, les médias, les musiciens eux-même mais aussi celle, si singulière que les étudiants auront perçu le temps de la visite de l’entreprise.

Charge à eux, en dépoussiérant l’image « musette », de penser un objet séduisant, innovant et que l’on est fier de disposer chez soi à une époque paradoxale où l’heure est à la dématérialisation musicale et au retour en force du disque vinyle.

La caresse du bronze

Le contact avec la fourrure d’un animal de compagnie a pour chacun de nous, un effet apaisant, rassurant et relaxant.

Il s’agissait, dans ce projet autour d’un matériau ancestral, d’exploiter les qualités tactiles d’une matière à la fois dure et caressante. Il en appelle à l’intelligence de la main qui, au delà du clic, de la graphie ou du dessin est capable de goût, de choix en faisant éventuellement évoluer la forme tout en considérant le résultat en bronze de l’objet obtenu après moulage.

Grâce à l’intervention de Nicolas Paul, sculpteur sur bronze, les étudiants de DNMADE Objet, première année se sont confrontés à cette matière et au procédé de fonte à la cire perdue.

 

Première étape : fabrication des pièces en cire

Plusieurs cires sont utilisées pour modeler et sculpter les différentes pièces.

 

Fabrication des arbres avec différentes pièces de cire

Dans le cas de pièces de petite taille, il est d’usage de créer des arbres réunissant plusieurs de ces pièces pour favoriser le moulage et ensuite le coulage du métal. Ces arbres sont donc composés de pièces en cire très différentes réunies entre elles par des cylindres de cire appelés jets de coulée. L’ensemble forme comme un arbre.

 

Moulage des arbres

Ces arbres constitués de différentes pièces de cire sont maintenant recouverts de plusieurs couches de pâte qui après séchage constitueront une coque réfractaire pouvant supporter une cuisson à 1300 degrés. La première couche est passée au pinceau. les couches successives vont être réalisées par trempage.

 

 

Décirage des moules

Dans l’étape suivante, la cire à l’intérieur des moules est fondue. Modèles en cire et jet de coulée sont fondus ensemble pour laisser la place à un vide à l’intérieur des coques.  Ce vide épouse la forme des pièces. C’est dans cette forme creuse que sera coulé le métal en fusion.

 

 

Cuisson des moules

Les moules/coques doivent être cuits pour pouvoir recevoir le métal en fusion. Un four à Raku est donc installé sur le site pour cuire les coques. Il s’agit ici d’un four à bois.

 

 

 

La coulée

Nous arrivons maintenant à l’étape la plus stupéfiante du projet : la fusion du métal et la coulée dans les moules. Le métal est porté à température dans un four cylindrique. Cet accessoire a été mis à notre disposition par Nicolas Paul. Il permet de porter, dans un creuset en graphite, le bronze à 1300 degrés. Il s’agit d’un four à gaz.

 

Mise à jour des pièces

Les pièces sont maintenant extraites de leur gangue grâce à différents outils : marteaux, brosses, burins …

 

Travail sur les pièces

Il convient maintenant de travailler les pièces pour permettre au métal d’acquérir son image définitive : mat, brillant, doré ou bronzé. Chaque détail va apparaitre sous la caresse des différents outils.

 

 

Quelques réalisations

Voici quelques œuvres réalisées par les étudiants.